Sur les réseaux sociaux, les internautes partagent leurs créations avec le logiciel Midjourney, capable de générer des images réalistes à partir de simples mots-clés.

Emmanuel Macron en éboueur ou en CRS, Donald Trump en combinaison orange… Grâce à l’outil d’intelligence artificielle Midjourney, les internautes rivalisent de fausses photographies d’hommes politiques qui télescopent l’actualité, comme des dessins de presse.

Pas besoin d’être designer ou de posséder un logiciel, tout le monde peut créer des images parfois impressionnantes de réalisme, à la limite des deepfakes, ces fausses images ou vidéos d’actualité destinées à tromper le public. Il suffit d’une phrase descriptive pour demander à Midjourney, l’outil privilégié pour ces créations, de créer l’image de son choix.

De multiples « clichés » d’Emmanuel Macron

Depuis quelques jours, ces créations pullulent sur Twitter, en écho aux manifestations en France contre la réforme des retraites. Principale cible de ces imitations, le président Emmanuel Macron, mis en scène dans toutes les situations : en ouvrier, casquette vissée sur la tête, en agriculteur, en Napoléon… On le voit ainsi habillé comme un personnage de Vermeer ou fuyant les gaz lacrymogènes.

En revanche, l’IA ne sait pas imiter le Premier ministre Élisabeth Borne, sans doute faute d’un stock d’images suffisant dans sa base d’entraînement. Les internautes rebondissent également sur de vrais tweets présidentiels, détournant l’un des moyens de communication privilégiés de l’exécutif. L’un d’entre eux a ainsi revisité la future cérémonie des Jeux Olympiques, récemment affichée par l’Élysée, en habillant la Seine d’une marée de détritus.

Aux États-Unis, c’est l’hypothétique arrestation de Donald Trump qui nourrit leur imagination, avec des images de l’ancien président américain poursuivi par la police dans la rue puis emprisonné, dans une combinaison orange.

Risque de confusion

Les internautes précisent dans la plupart des cas que leurs images ont été produites par Midjourney. Mais la prolifération de ces inventions peut prêter à confusion ou créer une méfiance généralisée. Leurs images ne sont pas censurées par les réseaux sociaux.

Dans son règlement, Twitter précise toutefois qu’il souhaite lutter contre les « médias manipulés » et se réserve le droit de placer un avertissement, s’ils sont destinés à induire en erreur.

De son côté, TikTok a mis à jour ses règles pour mieux encadrer ces fausses images. La plateforme précise désormais que « les médias synthétiques ou manipulés exposant des scènes réalistes doivent être clairement dénoncés » avec des mentions telles que « synthétique », « faux », « irréel » ou « modifié ». Le réseau social explique qu’il interdit totalement les deepfakes sur les personnes privées mais pas pour les personnalités publiques.

« Bien que nous donnions plus de latitude concernant les personnalités publiques, nous ne voulons pas qu’elles deviennent un sujet d’abus ou que les gens soient induits en erreur sur des questions politiques et financières », a déclaré TikTok.

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