Cette semaine, dans cet article le média tech Frandroid relaie les inquiétudes du collectif des comédiens voix-off français « Les Voix ».

Il tire la sonnette d’alarme en attirant l’attention sur le fait qu’il est de plus en plus souvent demandé aux comédien de céder les droits de leur voix afin que les clients puissent utiliser l’intelligence artificielle pour créer des versions synthétiques qui pourront éventuellement les remplacer, parfois sans rémunération supplémentaire.

Ces obligations contractuelles ne sont que l’une des nombreuses préoccupations des comédiens face à l’essor de l’IA génératrice de voix, qui, selon eux, menace d’évincer du marché du travail des pans entiers de l’industrie.

Cette nouvelle souligne l’impact de l’industrie croissante des voix générées par l’IA car aujourd’hui de nombreuses entreprises proposent de cloner, de générer ou de synthétiser la voix d’une personne à l’aide de l’intelligence artificielle.

Et elles fonctionnent toutes à peu près de la même manière :

Au départ, les utilisateurs peuvent enregistrer leur voix à l’aide d’un script fourni par l’entreprise. Après avoir enregistré une certaine quantité de données audio, parfois entre 10 et 60 minutes, l’entreprise crée une réplique de la voix de l’utilisateur. L’utilisateur peut ensuite écrire n’importe quel texte, et le système le lira avec une version synthétisée de sa propre voix. Le coût de ces services est souvent très faible.

Certains sites web permettent également aux utilisateurs de télécharger des enregistrements audio antérieurs, ce qui signifie qu’il est possible de copier les enregistrements d’autres personnes notamment de célébrités, et de les synthétiser à leur insu ou sans leur consentement.

C’est ce qui s’est passé en février dernier, quand des membres de 4chan (le terrain de jeu des Anonymous) avaient pris une version bêta d’un programme de la société ElevenLabs spécialisée dans la voix artificielle qui promeut son service comme une option pour les jeux, les films, les livres audio, etc. Ils l’avaient ensuite utilisée pour créer les voix de célébrités, notamment celle d’Emma Watson, lisant des chapitres de Mein Kampf. Et il fallait s’en douter, cela a fait le buzz sur les réseaux

Il semblerait que de nombreux acteurs de doublage aient signé le contrat sans savoir qu’une telle clause y avait été ajoutée. Il existe également des clauses dans les contrats de voix non synthétiques qui accordent le droit d’utiliser la voix de l’acteur à des fins de formation ou pour créer une voix synthétique sans aucune compensation ou approbation supplémentaire.

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